Hier, lundi 11 février 2019, les propositions issues de la concertation « Ensemble pour l’école inclusive » engagée en octobre dernier ont été présentées à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, et Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées. Qu’en retenir ? Qu’avait permis de mettre en avant cette concertation « du terrain » menée pendant plusieurs mois. En attendant le plan d’action détaillant l’ensemble des mesures retenues qui sera présenté courant mars par le ministre de l’Education nationale, penchons-nous d’ores et déjà sur le diagnostic que cette concertation a permis d’établir.
Des remontées du terrain
Pour cette concertation, le ministère de l’Education nationale souligne avoir voulu se mettre à l’écoute des acteurs de terrain : parents, associations de personnes en situation de handicap, gestionnaires d’établissement médico-sociaux, professionnels de l’éducation et accompagnants, en tout ce sont 120 acteurs directement concernés qui auraient pu faire remonter leurs attentes au cours de 22 réunions menées en lien étroit avec le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH). Des organisations syndicales représentatives des enseignants, des chefs d’établissement et des personnels de direction de l’éducation nationale ont également contribué aux travaux.
Les restitutions des groupes de travail
Les groupes de travail ont auditionné des dispositifs innovants, qui permettent déjà aux professionnels du secteur médico-social d’intervenir dans les établissements scolaires, ou à des accompagnants de travailler à temps plein sur les temps scolaires et périscolaires. Le résultat de leurs travaux sont consultables ici :
Sur la simplification des parcours : 30_dicom_ecole_commission_education_scolarite
Sur l’élaboration du PPS : 30_ecole_inclusive_focus_groupe_parents
Sur la coopération dans l’école : 30_dicom_ecole_inclusive_cooperer_dans_l_ecole
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Moins de précarité, plus de formation pour les AESH
Le 31 janvier, le ministre de l’Education nationale avait déjà annoncé des premières pistes pour faire progresser l’accueil et l’accompagnement des élèves parmi lesquelles, le changement tant attendu du mode de recrutement des accompagnants. Jusqu’alors recrutés en contrat aidés, ils seront à partir de juillet 2019, embauchés en CDD de 3 ans renouvelable une fois, ensuite transformé en CDI. Le statut des accompagnants deviendra donc pérenne et harmonisé sur tout le territoire.
Ces accompagnants bénéficieront par ailleurs d’une formation continue de 60 heures par an.
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Les priorités d’approfondissement
Le diagnostic partagé de l’ensemble des partenaires de la concertation fait ressortir trois priorités d’approfondissement :
1. Renouer la confiance avec les familles
Un projet de parcours scolaire « simplifié », véritable contrat de confiance, doit permettre de garantir aux parents la reconnaissance et la prise en compte des besoins spécifiques de leur enfant, ainsi que la mobilisation plus rapide de réponses adaptées telles que des adaptations pédagogiques, du matériel adapté, des aides humaines ou des interventions médico-sociales ou thérapeutiques, articulées avec le temps d’apprentissage.
De manière complémentaire, les périodes de préparation des rentrées doivent permettre de renforcer l’écoute attentive des parents afin de résoudre rapidement les difficultés de scolarisation qui persisteraient. Par ailleurs, les projets d’établissements scolaires, les règlements intérieurs des établissements devraient prévoir les modalités de scolarisation des élèves en situation de handicap.
2. Soutenir les enseignants et, plus globalement, l’équipe éducative avec l’appui des professionnels du secteur médico-social
La réussite des parcours scolaires des élèves handicapés implique une coopération plus étroite de l’ensemble des professionnels de l’éducation nationale et médico-sociaux, qui doivent se mobiliser à tous les niveaux au service de la réussite des élèves. Elle reste encore complexe comme en ont témoigné les porteurs de projet auditionnés par les membres de la concertation.
Cette coopération doit donc être renforcée et organisée à tous niveaux, jusque dans la classe. Au niveau régional, les conventions entre les autorités académiques et les Agences régionales pour la santé (ARS) devront fixer les principes et le cadre de la coopération des instances au service de la scolarisation de tous.
Le déploiement des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL), qui favorisent la coordination des moyens à l’échelle de l’établissement, a suscité l’intérêt vigilant des participants à la concertation. Ils souhaitent être associés au suivi de leur déploiement Ils ont souligné l’intérêt qu’il y aurait à élargir leur périmètre aux professionnels médico-sociaux.
Notons cependant, que dès le lendemain de la présentation de cette consultation, des représentants du secteur médico-social déplorent déjà que l’école inclusive semble se construire sans eux.
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3. Revaloriser le métier d’accompagnants et reconnaître leur place au sein de la communauté éducative
Les participants à la concertation ont souligné l’importance du rôle des accompagnants et la nécessité de valoriser ce métier en améliorant leurs conditions de travail afin de permettre une pleine participation aux équipes éducatives et de suivi de la scolarisation, ainsi que des échanges fluides, tant avec les enseignants, que les familles, au service de la qualité des parcours.
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Source : Communiqué de presse Secrétariat d’État auprès du Premier ministre chargée des Personnes handicapées, ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse