Il n’y a pas qu’un seul profil DYS ! Les troubles DYS (dyslexie, dysphasie, dyscalculie, dysgraphie…) sont la plupart du temps associés à d’autres particularités ou troubles du neurodéveloppement Ces comorbidités (troubles associés) peuvent varier d’une personne à l’autre et influencer la manière dont on apprend, on communique ou on interagit avec son environnement. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les différentes comorbidités existantes avec les troubles DYS et des pistes à mettre en place pour un quotidien plus serein.

Comorbidités les plus courantes avec les troubles DYS

Un enfant avec dyslexique peut aussi avoir un TDA/H, un trouble anxieux, ou un haut potentiel intellectuel. Chacune de ces associations va modifier les besoins de l’enfant et la manière dont il interagit avec son environnement. Celui-ci doit alors être adapté afin de permettre à l’enfant de progresser, à son rythme et en cohérence avec son fonctionnement. Identifier et prendre en compte les comorbidités permet alors d’optimiser les apprentissages et de renforcer l’estime de soi de l’enfant.

Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H)

Le TDA/H est l’une des comorbidités les plus fréquentes chez les enfants dyslexiques ou dyspraxiques. Il se traduit par de l’inattention, de l’impulsivité ou de l’hyperactivité.

Par exemple, Un enfant peut régulièrement oublier ses affaires, être distrait en classe ou passer rapidement d’une activité à l’autre sans terminer ce qu’il avait commencé.

Quelques conseils pour les apprentissages

  • Donner des consignes simples, claires et fractionnées.
  • Instaurer des routines visuelles et stables pour aider l’enfant à anticiper.
  • Introduire des pauses régulières pour canaliser l’énergie et éviter la fatigue cognitive.
  • Valoriser les efforts plutôt que les résultats, pour encourager la persévérance.

Adaptations de l’environnement

>> « Troubles DYS/TDAH : Les comprendre, les accompagner ».

Troubles du spectre de l’autisme (TSA)

Le TSA peut coexister avec des troubles DYS comme la dysphasie, la dyspraxie ou la dyslexie. Parfois, les signes DYS sont masqués par les manifestations autistiques ou interprétés comme des comportements liées au TSA.

Par exemple, un enfant peut avoir du mal à coordonner ses gestes tout en présentant des routines strictes et un intérêt intense pour certains sujets.

Quelques conseils pour les apprentissages

  • Structurer le temps et l’espace avec des repères visuels.
  • Employer un langage concret et accessible.
  • Préparer les transitions et changements à l’avance pour réduire le stress.
  • Utiliser des supports visuels pour toutes les consignes (pictogrammes, tableaux, schémas).

Adaptations de l’environnement

Les écoles inclusives

Troubles anxieux et anxiété scolaire

Les difficultés scolaires répétées, le stress des évaluations ou la peur de l’échec peuvent provoquer ou accentuer l’anxiété chez les enfants DYS.

Par exemple, un enfant dysgraphique peut redouter les dictées et éviter d’écrire, entraînant un cercle vicieux de frustration et d’anxiété.

Quelques conseils pour les apprentissages

  • Créer un climat rassurant et bienveillant.
  • Prévenir à l’avance ce qui va se passer pour réduire l’inconnu.
  • Autoriser le droit à l’erreur et encourager la persévérance.
  • Favoriser l’expression des émotions à travers le jeu ou des outils symboliques.

Adaptations de l’environnement

  • Coin refuge ou tente apaisante.
  • Outils de verbalisation émotionnelle : échelles de stress, météo des émotions.
  • Réduction de la pression évaluative : temps supplémentaire, possibilité d’oral ou d’évaluation différée.
  • Emploi du temps visuel pour faciliter les transitions et réduire l’incertitude.
Les émotions de base

Troubles du sommeil

Les troubles du sommeil sont souvent liées au TDA/H ou à l’anxiété. Ils aggravent fatigue, troubles de l’attention et régulation émotionnelle.

Quelques conseils pour les apprentissages

  • Accueillir la fatigue sans jugement et adapter les attentes.
  • Réduire la charge cognitive sur certaines périodes.
  • Introduire des moments de pauses régulières.
  • Aider à réguler le rythme jour/nuit et encourager des routines de sommeil.

Adaptations de l’environnement

  • Organisation claire pour éviter les pertes de temps.
  • Coin de repli autorisé pour se détendre.
  • Limitation des stimulations visuelles et sonores.
  • Matériel visuel pour guider les activités sans recourir à l’oral permanent.

Haut potentiel intellectuel (HPI)

Un enfant HPI peut masquer ou être masqué par un trouble DYS. Il peut sembler brillant dans certaines activités tout en éprouvant de grandes difficultés dans les tâches plus basiques.

Par exemple, un enfant HPI et dyslexique peut résoudre des problèmes mathématiques complexes mais avoir plus de difficulté à lire ou rédiger une phrase.

Quelques conseils pour les apprentissages

  • Proposer des activités stimulantes et enrichissantes.
  • Donner du sens aux apprentissages pour maintenir la motivation.
  • Accepter le décalage entre vitesse de pensée et une écriture plus lente.
  • Travailler la régulation émotionnelle face aux frustrations.

Adaptations de l’environnement

  • Supports variés : oral, écrit, visuel, manipulation.
  • Autorisation de réponses alternatives : dictée vocale, clavier.
  • Projets personnalisés ou défis intellectuels.
  • Flexibilité dans l’évaluation pour reconnaître les compétences réelles;

Troubles du traitement sensoriel

Les enfants DYS peuvent être hypersensibles ou hyposensibles aux sons, textures ou lumières, compliquant concentration et posture.

Quelques conseils pour les apprentissages

  • Respecter les besoins sensoriels de l’enfant.
  • Introduire progressivement de nouvelles stimulations.
  • Eviter les stimulations multiples simultanées.
  • Prévoir des moments calmes pour se réguler.

Adaptations de l’environnement

Chaque enfant DYS est unique, et la compréhension des comorbidités permet de proposer un accompagnement adapté. Les stratégies éducatives et les aménagements de l’environnement améliorent ainsi les apprentissages, favorisent l’autonomie, la confiance en soi et le bien-être.

Alexandra Valette, Cheffe de projet communication et influence.

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